Ses mots ont pour habitude de résonner dans les églises lors des cérémonies dédiées au deuil. Le Voilier, qui transporte “sa charge humaine” vers cet horizon mystérieux où les morts sauraient être bien vivants, est un poème attribué au poète et artiste peintre britannique William Blake (1757-1827). Pourtant, l’opus n’apparaît dans aucun de ses recueils.
Si l’on connaît deux autres versions du Voilier, Una Barca a vela passa (Italie) et What is dying ? (Angleterre), il semble aujourd’hui bien difficile de trouver qui pourrait en être le véritable auteur.
Le Voilier
Je suis debout au bord de la plage.
Un voilier passe dans la brise du matin et part vers l’océan.
Il est la beauté, il est la vie.
Je le regarde jusqu’à ce qu’il disparaisse à l’horizon.
Quelqu’un à mon côté dit : “Il est parti !”
Parti vers où ?
Parti de mon regard, c’est tout !
Son mât est toujours aussi haut,
Sa coque a toujours la force de porter sa charge humaine.
Sa disparition totale de ma vue est en moi, pas en lui.
Et juste au moment où quelqu’un prés de moi dit : “Il est parti !”
Il en est d’autres qui le voyant poindre à l’horizon et venir vers eux s’exclament avec joie : “Le voilà !”
C’est ça la mort !
Il n’y a pas de morts.
Il y a des vivants sur les deux rives.