Alors que l’Allemand Boris Herrmann était pressenti pour remporter la course, c’est finalement Yannick Bestaven qui a été déclaré vainqueur de cette neuvième édition du Vendée Globe, bien qu’arrivé en troisième position derrière Charlie Dalin et Louis Burton. Un tour du monde en solitaire décidément pas comme les autres…

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“J’avais imaginé plein de choses, c’est au-delà de mes espérances, finir en apothéose, c’est un rêve, un rêve d’enfant. J’ai l’impression de vivre un rêve. On passe de la solitude à cette fête, à ces lumières, je ne réalise pas ce qui se passe…”

“Ce jeudi 28 janvier à 4 heures, 19 minutes et 46 secondes (heure française), Yannick Bestaven a franchi la ligne d’arrivée des Sables-d’Olonne après 80 jours, 3 heures, 44 minutes et 46 secondes de course autour du monde en solitaire sans escale et sans assistance”, annonce le site officiel du Vendée Globe.
Bien qu’arrivé après Charlie Dalin et Louis Burton, le navigateur nazairien remporte la neuvième édition de cette course mythique grâce à ses 10 heures et 15 minutes de bonification accordées par le jury du Vendée Globe pour son implication dans le sauvetage de Kevin Escoffier, le 30 novembre au sud-ouest de l’Afrique du Sud.

“Une nuit en enfer”

C’était “une nuit en enfer ”, témoigne Yannick Bestaven. “ Sur zone, la première personne que j’appelle à la VHF, c’est Jean Le Cam qui est un peu dépité, car à la tombée de la nuit, il avait raté Kevin. Quand tu sais le peu de chances de survie que tu as à mesure que les heures passent… Jean a eu très peur aussi à ce moment-là.”
“Moi, j’avais déjà froid et du mal sur le pont à le chercher. Je me demandais combien il devait souffrir dans son radeau de survie renversé par les vagues. Plus les heures passaient… Franchement, je pensais que c’était mort, que c’était fini”, raconte le navigateur.

Un tour du monde en 80 jours

“Remué” par l’événement, Yannick Bestaven avoue “avoir mis du temps à renouer avec la course”. Ce qui n’a pas empêché le skipper de Maître CoQ IV de naviguer en tête de la flotte durant 26 jours, soit 32 % du temps de cet extraordinaire tour du monde en quatre-vingts jours.

Douze ans après sa première tentative, le navigateur rêvait d’être dans le Top 5. Ce 28 janvier, à 4 heures du matin, c’est finalement sous une pluie battante, par une houle de deux mètres et un vent d’ouest de 20 nœuds que le vainqueur a été acclamé à son arrivée aux Sables-d’Olonne.

“La solidarité des gens de mer”

Un accueil quelque peu perturbé par les restrictions liées à la crise sanitaire, seules 300 personnes étant autorisées à l’arrivée… Mais un exploit salué jusqu’au sommet de l’État. “Nous honorerons prochainement vos prouesses aux Sables-d’Olonne, ensemble”, promet Emmanuel Macron.
“Jusqu’au bout, les skippers nous ont tenus en haleine ! Au vainqueur Yannick Bestaven, aux participants, à vous qui, dans l’épreuve, avez incarné la solidarité des gens de mer : BRAVO !” Sur le podium, Yannick Bestaven succède à Armel Le Cléac’h, qui avait bouclé le Vendée Globe en 74 jours, 3 heures, 35 minutes et 46 secondes lors de la précédente édition.

Boris Herrmann heurte un bateau de pêche

“Tout d’un coup, j’ai vu un mur à côté de moi, les bateaux se sont emmêlés, j’ai entendu des hommes crier.” À 20h50, le mercredi 27 janvier, Boris Herrmann heurte un bateau de pêche à 180 kilomètres de la ligne d’arrivée et se voit contraint de réparer le hauban tribord endommagé par la collision. Avec un crédit de 6 heures de bonification, le navigateur allemand était alors pressenti pour s’imposer sur la première place du podium de ce Vendée Globe.