En 1965, l’auteur et poète breton François Budet découvre le petit port de Loguivy-de-la-Mer, à Ploubazlanec. A l’entrée du Trieux, le port de pêche lui inspire une chanson, Loguivy-de-la-Mer, que ses amis enregistrent alors sur un simple magnétophone. Popularisée par le bouche-à-oreille dans cette région maritime, la chanson entre peu à peu dans le répertoire traditionnel et va devenir un célèbre chant de marins breton.
François Budet enregistre officiellement Loguivy-de-la-Mer sur un 45 tours quatre titres édité en 1968 puis sur l’album éponyme en 1973. La chanson connaîtra par la suite de très nombreuses reprises, par les groupes de chants de marins bien sûr, mais également des versions plus commerciales comme celles d’Anne Vanderlove en 1978 ou Louis Capart en 1997.
Loguivy-de-la-Mer
Ils reviennent encore à l’heure des marées
S’asseoir sur le muret le long de la jetée
Ils regardent encore au-delà de Bréhat
Respirant le parfum du vent qui les appelle
Mais s’il est révolu le temps des Terres Neuvas
La race des marins, chez nous ne s’en va pas
Loguivy de la mer, Loguivy de la mer
Tu regardes mourir, les derniers vrais marins
Loguivy de la mer, au fond de ton vieux port
S’entassent les carcasses des bateaux déjà morts.
Ils ont connu le temps où la voile était reine
Ils parlent de haubans, de focs et de misaines
De tout ce qui fait le charme de leur vie
Et qu’ils emporteront avec eux dans l’oubli
Mais il est révolu le temps des Cap-Horniers
Il reste encore chez nous d’la graine d’aventuriers
Loguivy de la mer, Loguivy de la mer
Tu regardes mourir, les derniers vrais marins
Loguivy de la mer, au fond de ton vieux port
S’entassent les carcasses des bateaux déjà morts.
Je n’ai jamais su dire ce que disent leurs yeux
Perdu dans ces visages burinés par le vent
Ces beaux visages d’hommes, ces visages de vieux
Qui savent encore sourire et dire à nos vingt ans
Remettez vos cabans et rompez les amarres
Allez-y de l’avant, mais tenez bon la barre.
Loguivy de la mer, Loguivy de la mer
Tu regardes mourir, les derniers vrais marins
Loguivy de la mer, au fond de ton vieux port
S’entassent les carcasses des bateaux déjà morts.
François Budet (1940-2018)
Extrait de l’album Loguivy-de-la-mer (1973)