Elle a tristement fait la Une des médias. Fluker, un rorqual commun du Sanctuaire Pelagos, en Méditerranée, a subi plusieurs mutilations dues en apparence à des collisions avec des engins de pêche abandonnés. Amputée de sa queue, la baleine erre à l’agonie depuis des mois en mer, incapable de plonger dans les profondeurs pour se nourrir. Un cas dramatique qui est loin d’être isolé, dénoncé par WWF France.
“C’est la triste histoire d’un rorqual commun nommé Fluker que nous vous relatons aujourd’hui. Observé depuis 25 ans en Méditerranée et reconnaissable par sa queue à demi-amputée, il a récemment été aperçu en mer par nos équipes dans un état très préoccupant.”
Le 24 juillet, WWF relate dans un communiqué de presse le cas d’une baleine blessée par l’homme qui erre à l’agonie depuis des mois dans le Sanctuaire Pelagos, en Méditerranée. Selon l’organisation, ce sont des engins de pêche abandonnés qui seraient responsables de la mutilation de l’animal.
“Témoins de la détresse du mammifère, amaigri et affaibli”
C’est lors d’une sortie en mer à bord du Blue Panda, cet été, que “les équipes WWF accompagnées du photographe Alexis Rosenfeld ont été témoins de la détresse du mammifère, amaigri et affaibli”. Privée de sa queue, la baleine ne peut plus plonger pour se nourrir et son état se dégrade.
Selon l’association, Fluker est loin d’être un cas isolé. “Sur-pêche et pêche illégale, engins de pêche perdus ou abandonnés, prises accessoires, augmentation du trafic maritime et de ses impacts, pollution plastique et chimique, menacent continuellement ces seigneurs de l’océan.”
Fluker est victime des “activités humaines”
“Fluker est victime des activités humaines, à l’instar de milliers d’autres”, renchérit de son côté Lamya Essemlali, la présidente de Sea Shepherd France. “Sa lente agonie permet de braquer les projecteurs sur son triste sort là où ses nombreux congénères meurent dans l’indifférence générale.”
Pour les deux organisations, il est urgent d’agir. WWF propose entre autres la création d’une Zone maritime particulièrement vulnérable en Méditerranée nord-occidentale ainsi que le développement et le déploiement de systèmes anti-collision performants.
“La solution ne pourra venir que de nous”
Autres solutions, l’élaboration et la mise en œuvre d’une réglementation adéquate concernant la gestion des engins de pêches fantômes, le marquage et la traçabilité des engins de pêche, l’innovation et le développement d’engins de pêche en matériaux biodégradables.
“Si le sort de Fluker émeut à juste titre, que son agonie serve à nous éveiller au sort tragique que subissent les mammifères marins du fait de notre comportement collectif. Puisque nous sommes à l’origine du problème, la solution ne pourra venir que de nous”, conclut Lamya Essemlali.
-> Plus d’informations sur les sites de WWF et Sea Shepherd France.