Des dizaines de paquebots refoulés de port en port, des Bahamas à Malte en passant par l’Espagne… Des milliers de croisiéristes abandonnés à leur sort sur des bateaux où la menace du coronavirus est permanente… Le Covid-19 a provoqué un véritable séisme dans le monde merveilleux de la croisière qui, depuis le début de la pandémie, ne s’amuse décidément plus.

Le Zaandam erre avec des morts à bord

Coronavirus croisière 1Le navire de croisière Zaandam et ses 1 300 passagers (dont une centaine de Français) quittent Buenos Aires le 7 mars pour rejoindre le Chili, mais le coronavirus en décide autrement. Refoulé par plusieurs ports d’Amérique latine à cause de nombreux cas suspects et quatre personnes décédées à bord, le paquebot va errer près d’un mois en mer avant d’être autorisé à accoster en Floride, le 2 avril… Quand les Etats-Unis s’aperçoivent que de nombreux Américains sont sur le bateau. Seuls les passagers testés négatifs au coronavirus sont autorisés à débarquer, les ressortissants étrangers étant transférés en bus directement du bateau jusqu’à l’avion sans passer par l’aéroport. Les étrangers infectés ou suspectés de l’être restent quant à eux en quarantaine sur le paquebot.

Le Rotterdam transborde des passagers

Coronavirus croisière 2Parti du Mexique avec 611 membres d’équipage mais aucun passager, le paquebot Rotterdam rejoint le 26 mars son sistership le Zaandam au large de l’entrée du canal de Panama, côté Pacifique. A son bord, du matériel médical, du personnel soignant et de l’avitaillement pour venir en aide aux passagers du Zaandam. Pour limiter la propagation rapide du virus dans cet espace clos, plus de 400 personnes à risques testées négatives au Covid-19 sont transbordées en haute mer sur le Rotterdam afin d’être confinées dans de meilleures conditions sanitaires. Après avoir lui aussi été refoulé par plusieurs ports, le Rotterdam, géré par la Holland America, reçoit le 2 avril l’autorisation d’accoster à Fort Lauderdale, en Floride. Depuis le début de la crise liée au coronavirus, plusieurs paquebots ont trouvé refuge dans ce haut-lieu de la croisière aux Etats-Unis.

Un mois d’errance pour le Coral Princess

Coronavirus croisière 3Parti le 5 mars de Santiago du Chili pour rejoindre Buenos aires en Argentine, le paquebot Coral Princess vit lui aussi une croisière catastrophe lorsque des cas positifs au coronavirus sont signalés parmi ses 1 020 passagers et 878 membres d’équipage. “Nous sommes profondément tristes d’annoncer que deux passagers sont décédés à bord du Coral Princess”, déclare la compagnie Princess Cruises dans un communiqué. Refoulé par plusieurs pays d’Amérique latine et le port de Fort Lauderdale, en Floride, le paquebot reçoit finalement l’autorisation d’accoster le 4 avril dans le port de Miami. “Le débarquement des passagers prendra plusieurs jours en raison du nombre limité de vols disponibles”, précise la compagnie, ajoutant que les passagers qui nécessitent des soins médicaux urgents sont prioritaires.

L’épreuve des rapatriements

Coronavirus croisière 4Parti d’Amérique latine avec 1 421 passagers et 850 membres d’équipage, le paquebot Costa Luminosa a lui aussi essuyé de nombreux refus avant d’arriver à Marseille, le 19 mars. “Plusieurs cas de Covid-19 ont été signalés à bord, pendant le voyage depuis les Caraïbes où quelques passagers ont dû être débarqués pour raisons sanitaires”, indique alors la préfecture des Bouches-du-Rhône. Commence alors l’épreuve des rapatriements. Après avoir été testés, 235 Américains et 77 Canadiens sont les premiers à débarquer et sont acheminés par bus à l’aéroport de Marignane pour un vol affrété à destination d’Atlanta. Suivent 187 Français, reconduits par bus à domicile, puis les Espagnols, acheminés par bus à Marignane avant de prendre un vol à destination de Barcelone… Le paquebot poursuit alors l’entreprise de rapatriement vers le port de Savonne, en Italie.

Des milliers de croisiéristes confinés…
en mer

Coronavirus croisière 5“À bord du Pacifica, il n’y a aucun malade du Covid-19, ni aucun cas suspect.” Pourtant, ce navire de croisière lui aussi affrété par Costa Croisières aura rencontré bien des déboires avant de pouvoir débarquer des passagers à Marseille et reprendre sa route vers l’Italie. En pleine pandémie de coronavirus, le constat des armateurs est amer, car ce sont de nombreux bateaux et des milliers de croisiéristes qui restent livrés à leur sort en pleine mer. Il y a le cas du paquebot Braemar, immatriculé aux Bahamas et refoulé dans les Caraïbes. A Malte, les simples escales d’avitaillement sont refusées. En Espagne, le port de Barcelone reste fermé à tous les navires de croisière, y compris pour le débarquement de ressortissants espagnols… Prise dans la tempête du coronavirus, la croisière ne s’amuse décidément plus !