Alors que les associations de protection des animaux redoutaient une vague d’abandons liée à l’épidémie de Covid-19, la permission de sortie accordée par les autorités sanitaires pour répondre aux besoins des animaux de compagnie a totalement changé la donne. Notamment pour les chiens qui, en temps de crise et de confinement, font désormais l’objet de toutes les convoitises.
“Je loue mon chien pour éviter les amendes”… “J’ai la flemme de promener mon chien, je le loue donc à quiconque veut prendre l’air !”… Depuis le début de l’épidémie de Covid-19 et surtout du confinement, ce type d’annonces fleurit sur les sites internet et dans les entrées d’immeubles.
Le chien, qui offre aujourd’hui une opportunité légale inespérée de pouvoir déroger au confinement, est devenu un objet précieux de convoitise qui, de plus, peut rapporter quelques bénéfices à des maîtres peu scrupuleux. Un comportement plus que douteux qui fait bondir les associations de protection des animaux.
Location de chiens : “Un cynique profit”
“Depuis 2015, l’animal est reconnu comme un être vivant doué de sensibilité et n’est plus considéré comme un bien meuble”, rappelle la fondation 30 millions d’amis. “Adopter un animal doit être un acte réfléchi et responsable. Et se faire dans le cadre de son bien-être et non d’un cynique profit en temps de crise !”
Alors que la pandémie de coronavirus pouvait au départ faire craindre un abandon massif des animaux de compagnie, c’est au final l’inverse qui se produit. Car la loi autorise les sorties “d’une heure quotidienne et dans un rayon maximal d’un kilomètre autour du domicile liées aux besoins des animaux de compagnie”.
Des demandes d’adoption… “Le temps du confinement”
Depuis l’amplification de la crise sanitaire, les refuges pour animaux rapportent ainsi des scènes totalement surréalistes. “Est-ce que je peux emprunter un chien le temps du confinement ? Peu importe lequel ?” Le refuge Annecy-Marlioz, relayé par 30 millions d’amis, déplore ainsi avoir reçu plusieurs requêtes de ce type.
“Cela ne me surprend qu’à moitié”, explique un bénévole du refuge. “C’est malheureux et triste. Ce serait rajouter un traumatisme au chien. Je crains qu’on entende d’autres histoires de ce type dans les prochains jours”, dit-il au moment où cette pratique se développe déjà au-delà de nos frontières.
Le chien réduit à “un simple moyen de pouvoir sortir”
“Il y a malheureusement des gens qui voient les chiens comme un simple moyen de pouvoir sortir. Il y a des demandes d’adoption dans les refuges mais nous savons très bien qu’il faut être extrêmement vigilant dans ce contexte de crise actuelle pour éviter une recrudescence d’abandons à l’issue de la période de confinement…”
Selon 30 millions d’amis, l’Espagne est particulièrement touchée par ces comportements, les autorités envisageant aujourd’hui de prendre des mesures pour les punir par la loi. En France, “30 millions d’amis condamne ces agissements et rappelle qu’un animal n’est pas un objet, mais un être vivant et sensible !”
-> Plus d’information sur le site officiel de 30 millions d’amis
Animaux de compagnie VS Coronavirus
5 questions que vous vous posez• L’animal de compagnie peut-il être contaminé par le Covid-19 ?
Non ! “Les chiens ont leur coronavirus, les chats ont aussi leur coronavirus. Et ils n’entrent pas dans l’organisme de l’être humain”, explique l’Ecole vétérinaire de Maisons-Alfort.• L’animal de compagnie peut-il transmettre le Covid-19 à son maître ?
Non ! “L’hypothèse d’une transmission de l’homme à l’animal de compagnie et vice-versa est écartée”, selon les plus hautes instances sanitaires comme l’Organisation mondiale de la santé.• L’animal de compagnie peut-il être vecteur du Covid-19 ?
Oui ! “Nos animaux sont une surface comme une autre, sur laquelle le virus peut s’installer”, indique la Fondation 30 Millions d’Amis. Il s’agit principalement du pelage, lorsque l’animal est caressé par une personne contaminée.• Faut-il protéger l’animal de compagnie du Covid-19 ?
Oui ! Car si nous savons qu’il ne transmet pas le virus, il peut en être le vecteur. Il est donc conseillé de respecter les mêmes gestes barrières qu’entre les humains et de se laver les mains à la suite d’une sortie ou après l’avoir caressé.• De fausses informations circulent-elles sur les animaux en cette période de crise sanitaire ?
Oui ! Et elles sont très nombreuses ! Pour démentir l’une des fausses informations qui nous intéresse plus particulièrement, le Covid-19 ne se transmet pas par les piqûres de moustiques. “Il s’agit d’un virus respiratoire qui se propage grâce aux gouttelettes projetées lorsqu’une personne infectée tousse ou éternue”, rappelle l’OMS.