Alors que le continent australien n’en finit plus de se consumer, WWF Australie annonce, en ce début d’année 2020, qu’environ “1,25 milliard d’animaux ont déjà été tués” dans les gigantesques incendies qui ravagent le pays depuis plusieurs mois. Koalas, kangourous, wallabies, cacatoès… De nombreuses espèces endémiques sont touchées, certaines étant désormais menacées de disparaître définitivement de la surface de la planète.

Incendies Australie

Un appel d’urgence aux dons

“L’impact total sur la biodiversité australienne ne pourra être connu qu’une fois les feux éteints”, annonce WWF Australie. Depuis le mois de septembre, le continent brûle et ce sont plus de 8,5 millions d’hectares qui sont déjà partis en fumée. Un bilan provisoire, l’été australien n’étant pas terminé. Avec la sécheresse, des vents violents et des températures atteignant les 50 degrés, “les incendies devraient se poursuivre jusqu’en mars”.
Face à cette “situation exceptionnellement grave”, WWF lance un appel d’urgence aux dons pour œuvrer “à la sauvegarde de la faune sauvage touchée par ces feux et à la restauration de son habitat”. Car ce sont “1,25 milliard d’animaux” qui ont déjà péri, directement dans les incendies ou, pour les survivants, incapables de survivre dans un milieu naturel totalement dévasté.

Incendies Australie koalas

Le monde scientifique s’inquiète

“Beaucoup de ces animaux ont été tués directement dans les flammes, tandis que les autres sont morts par la suite, faute de nourriture et d’abri, et en raison de la prédation des chats sauvages introduits et des renards roux”, ajoutent des chercheurs de l’université de Sydney. Le monde scientifique s’inquiète, car l’Australie abrite des espèces endémiques que l’on ne trouve nulle part ailleurs.
“La situation des koalas est particulièrement préoccupante”, alertent les chercheurs. Au mois de décembre, un tiers d’entre eux avaient déjà disparu. Au mois de novembre, l’hôpital vétérinaire de Port Macquarie annonçait la disparition de 85 % de la population de koalas à cause de la destruction de son habitat naturel et de l’appauvrissement génétique de la race.

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“Certaines espèces vont définitivement disparaître”

Le koala n’est bien entendu pas la seule victime de ces dramatiques incendies. Kangourous, wallabies, phalangers volants, martin-pêcheurs géants, cacatoès ou méliphages, les images de ces milliers de carcasses d’animaux morts carbonisés choquent l’opinion internationale. “Les populations de certaines espèces déjà proches de l’extinction vont disparaître définitivement”, prévient WWF.
Grâce aux dons reçus, l’ONG prévoit notamment de prendre en charge les animaux blessés via des centres de sauvegarde de la faune sauvage locale et la mise en place d’un plan de restauration de l’habitat du koala, avec l’ambition de sauver et planter 2 milliards d’arbres d’ici 2030. Pour plus d’information, rendez-vous sur le site officiel du WWF : www.wwf.fr.

Incendies en Australie : la polémique

Incendies Australie polémiqueAu moins 25 morts dont de nombreux soldats du feu, des dizaines de disparus, des millions d’hectares de forêts et de végétation partis en fumée, des températures record, des milliers de personnes évacuées dans des embouteillages monstres et autant d’euros de dégâts, l’Australie pourtant habituée aux incendies à cette période de l’année fait face à l’une des pires catastrophes de son histoire.
Au cœur de la polémique, le Premier ministre australien, très critiqué pour sa gestion des incendies et la faiblesse de sa politique environnementale. Proche de Donald Trump et climatosceptique, Scott Morrison avait choqué les Australiens au mois de décembre en se pavanant en vacances à Hawaï au moment où son pays brûlait. Et alors que l’implication du réchauffement climatique ne fait plus aucun doute dans la précocité et la violence de ces incendies, le Premier ministre renouvelait son indéfectible soutien à la lucrative et très polluante industrie australienne du charbon.
En ce début d’année 2020, l’élu politique ne peut donc plus faire aucun déplacement sans faire l’objet d’insultes et de critiques de la part des habitants, mais également des sapeurs-pompiers, dont certains sont allés jusqu’à l’interpeller publiquement et refuser de lui serrer la main.