En ce début d’année 2020 perturbé par les grèves et les réformes, nous avons remonté le temps pour découvrir le monde dans lequel nous vivions, il y a tout juste un siècle. Et nous n’avons pas été déçus du voyage. Car en 1920, la planète Terre se remettait à peine de l’un des plus grands conflits de son Histoire, la Première Guerre mondiale.
En France, 1920 est résolument politique et ce, dès le début de l’année avec l’élection de Paul Deschanel, le 17 janvier à la présidence de la Troisième République. Membre de l’Union républicaine, Deschanel succède au “père la Victoire” de la Grande Guerre, Georges Clemenceau, qui se retire de la vie publique.
Touché par le syndrome d’Elpénor, ou ivresse du sommeil, le président fait une chute au mois de mai et va faire l’objet de multiples rumeurs de dépression et de démence conduisant à sa démission au mois de septembre, soit sept mois après son investiture. Il est remplacé le 23 septembre par Alexandre Millerand, alors président du Conseil et ministre des Affaires étrangères.
A la veille des Années folles
Côté idéologies, l’année 1920 est assurément pieuse, ce qui contraste fortement avec l’avènement du mouvement dada et l’arrivée des fameuses Années folles. Alors que les premières pierres de la future Basilique du Sacré-Cœur de Marseille sont posées, Jeanne d’Arc est canonisée par l’Eglise catholique. Au mois de juillet, une loi interdisant l’avortement et la contraception est votée par le parlement.
Nous sommes deux ans à peine après la fin de la Première Guerre mondiale. Et tandis que le Soldat inconnu est inhumé sous l’Arc de triomphe, le 11 novembre à Paris, la paix dans le monde semble encore loin d’être gagnée.
Sur les braises de la Première Guerre mondiale
C’est le temps des “réparations” et de la mise en application du traité de Versailles entre l’Allemagne et les Alliés. Mais les braises de la Grande Guerre se ravivent en différentes parties du globe. Et notamment en Europe de l’Est, en Asie, au Proche-Orient et dans le Caucase, où les frontières se redessinent dans la violence et le sang jusqu’au mois de décembre.
Quant à la fin de l’année, elle n’est guère plus réjouissante avec un gigantesque tremblement de terre de magnitude 8,5 qui intervient le 16 décembre en Chine. De 180 000 à 240 000 personnes vont ainsi périr des suites directes et indirectes de ce séisme qui s’est produit dans le Gansu, une province située entre le Tibet et la Mongolie.
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