Vendredi 7 juin, la tempête Miguel fait rage sur la façade Atlantique. Aux Sables-d’Olonne, la SNSM reçoit un appel du Centre régional opérationnel de secours et de sauvetage : un chalutier est en difficulté au milieu d’une mer démontée. Les sauveteurs bénévoles s’élancent alors dans la tempête, mais le sauvetage vire au drame, se soldant par trois morts et un disparu.
En pleine tempête
Ce vendredi 7 juin 2019, alors que la tempête Miguel s’abat sur les côtes françaises, le SNS 061 Jack Morisseau de la SNSM sort dans une mer déchaînée au large des Sables-d’Olonne pour porter assistance à un bateau de pêche qui a activé sa balise de détresse, le Carrera, dont le capitaine est toujours porté disparu.
Naufrage à 800 mètres des côtes
Quelques minutes à peine après son départ, la vedette de la SNSM, supposée insubmersible et auto-redressable, est malmené par des rafales dépassant les 120 km/h et chavire à 800 m de la côte, sur laquelle il finit par s’échouer. Lors du naufrage, quatre marins sont éjectés du bateau et tentent de gagner le rivage à la nage.
Trois marins prisonniers du bateau
Trois marins restent prisonniers à l’intérieur de la navette lorsque celle-ci se retourne. Il s’agit d’Alain Guibert, 51 ans, patron de fileyeur et marin second de la vedette ; Yann Chagnolleau, 55 ans, patron de pêche à la retraite et marin en chef de la vedette ; ainsi que Dimitri Moulic, 28 ans, mécanicien de la SNSM.
Des hélicoptères se rendent sur zone
Alors que les conditions météorologiques restent difficiles avec une mer de force 5 et des vents dépassant les 75 km/h, trois hélicoptères de la gendarmerie, les pompiers et la marine se rendent sur zone pour tenter de localiser le marin-pêcheur. Mais seuls des débris du chalutier et un canot de sauvetage vide sont retrouvés.
Les rescapés racontent
Au lendemain du naufrage, les rescapés racontent que les carreaux du bateau ont implosé et que l’eau a commencé à s’engouffrer dans la salle des machines. La navette devient alors incontrôlable et chavire. Projetés à la mer par la force des vagues à 200 mètres du rivage, ils sont considérés comme des miraculés.
La SNSM en deuil
Pris au piège à l’intérieur du bateau, les trois malchanceux sont quant à eux plaqués au plafond par leurs brassières de sécurité. Un sauvetage dramatique que la SNSM n’avait pas connu depuis le 7 août 1986, quand des sauveteurs bénévoles s’étaient noyés en portant secours à un yacht au large de l’Aber-Wrac’h, dans le Finistère.
Hommages et polémiques
Alors qu’une polémique enfle sur la responsabilité du marin-pêcheur sorti en mer malgré la tempête, plus de 15 000 personnes se rassemblent le lundi 10 juin aux Sables-d’Olonne pour rendre hommage aux sauveteurs morts en héros. Le président Macron annonce qu’ils seront nommés chevaliers de la Légion d’honneur à titre posthume.
Un appel aux dons pour soutenir les familles
Au terme de l’hommage, la ville des Sables-d’Olonnes lance également un appel à la solidarité pour épauler les familles des victimes dans cette épreuve. Ces dons peuvent être adressés à l’Association des femmes et familles de marins de Vendée, au 2 rue Colbert, 85 100 Les Sables-d’Olonne.
La SNSM… en bref !
– La SNSM, société nationale de sauvetage en mer, est une association française créée en 1967 et reconnue d’utilité publique.
– Elle intervient sous la coordination des CROSS, centres régionaux opérationnels de surveillance et de sauvetage.
– Seule organisation agréée pour le sauvetage en mer en France, elle a pour vocation de secourir bénévolement et gratuitement les vies humaines en danger, en mer.
– Composée de 8 000 bénévoles du sauvetage en mer formés au secourisme, la SNSM compte chaque année environ 9 000 personnes secourues par ses sauveteurs.