Bienvenue à Hustadvika, la plus dangereuse zone maritime qui borde les côtes de la Norvège. Le 23 mars dernier, c’est là que le paquebot Viking Sky et ses 1 373 passagers ont failli chavirer après une panne des machines. Récit d’un incident qui aurait pu se solder par une véritable catastrophe.
Nous sommes le 23 mars à 14h30. Le paquebot norvégien Viking Sky émet un signal de détresse après avoir perdu le contrôle de trois moteurs sur les quatre qui le propulsent. A son bord, 1 373 passagers et membres d’équipage sont violemment ballottés par une mer déchaînée avec des creux de huit mètres qui explosent les vitres du navire et menacent à chaque instant de faire chavirer l’énorme bateau.
Le Viking Sky se trouve alors à Hustadvika, entre Molde et Aalesund, l’un des endroits les plus dangereux de la côte norvégienne. De nombreux navires y ont déjà sombré et même les navigateurs confirmés réfléchissent à deux fois avant de s’y engager. On raconte qu’à l’époque, les Vikings se détournaient de cette zone, préférant transporter leurs bateaux par voie terrestre.
Un millier de passagers en danger
A terre, les secours s’organisent. Cinq hélicoptères décollent en direction du navire en grande difficulté. Mais l’opération de sauvetage prend du temps, seule une quinzaine de personnes pouvant être évacuées par rotation. A l’aube du dimanche 24 mars et après une nuit d’hélitreuillages, il reste encore un millier de personnes à bord et une vingtaine de blessés est déjà à déplorer.
Tandis que des navires sont envoyés sur zone pour se positionner autour du paquebot, les rescapés sont peu à peu pris en charge par une soixantaine de secouristes. A bord du Viking Sky, un petit miracle ce produit : les techniciens parviennent à relancer deux moteurs, permettant au bateau de s’écarter des récifs en attendant d’être remorqué par l’Ocean Response.
Une tempête d’une extrême violence était annoncée
Ce n’est qu’en début d’après-midi que le Viking Sky arrive dans le port de Molde, sur le rivage nord du Romsdalsfjord. Des enquêtes sont immédiatement ouvertes pour comprendre comment ce paquebot de 227 mètres de long, sorti en 2017 des chantiers italiens Fincantieria, a pu subir cet incident technique qui aurait pu se solder par un naufrage.
On se demande d’abord si le navire n’a pas commis l’erreur d’appareiller alors qu’une tempête d’une extrême violence était annoncée. La perte de propulsion due à l’avarie des moteurs est à l’évidence à l’origine de sa dérive dangereusement rapide vers la côte, alors distante de seulement 4 milles. Dans une mer véritablement déchaînée, la remise en marche providentielle des machines a miraculeusement permis d’épargner la vie d’un millier de naufragés.