Il gît aujourd’hui à une trentaine de mètres sous l’eau et ne reçoit guère plus la visite que de quelques plongeurs, lorsque la mer est clémente. Sur les côtes du Finistère, l’épave de l’Amoco Cadiz raconte l’histoire de l’une des pires marées noires de l’Histoire. C’était il y a tout juste 40 ans. Le 16 mars 1978, le supertanker s’échouait au large de Portsall, déversant 227 000 tonnes de pétrole brut dans la mer et sur les côtes bretonnes.
Le dernier voyage de l’Amoco Cadiz
Le dernier voyage de l’Amoco Cadiz débute au mois de février 1978. Chargé de 227 000 tonnes de pétrole brut, le supertanker quitte le golfe Persique à destination de Rotterdam. Le 28 février, la navire franchit le cap de Bonne-Espérance. Malmené par la houle et une météo capricieuse, il atteint la Manche le 16 mars.
Au petit matin, l’Amoco Cadiz navigue au large de l’île d’Ouessant à la vitesse de 9,5 nœuds. Mais à 9h45, il perd le contrôle de son gouvernail et se met à virer librement sur bâbord. L’avarie peut alors être réparée, mais malgré plusieurs appels de détresse, le capitaine ne parvient pas à établir le contact avec les autorités maritimes.
Les tentatives de remorquage échouent
Il faut attendre 11h30 pour qu’un navire capte l’appel à l’aide de l’Amoco Cadiz. Il s’agit du Pacific, un remorqueur puissant de 10 000 chevaux qui navigue à 13 milles de là. La première tentative de remorquage débute à 13h15 dans une mer déchaînée, mais les deux bateaux vont dériver ensemble vers l’est. A 16h15, la chaîne de remorquage casse.
Si les officiers des deux navires ne s’accordent pas sur la manœuvre, de nouvelles tentatives sont entreprises à partir de 19 heures. Elles se soldent toutes par un échec. Le courant devenant de plus en plus fort, l’Amoco Cadiz décide de jeter l’ancre vers 20 heures. Le risque d’échouement est alors considérable. Le naufrage est annoncé.
A 21h43, le pétrole commence à se déverser dans la mer
A 20h28, le système retenant l’ancre est à son tour arraché. A 21h04, le navire touche le fond. Ses machines sont noyées. A 21h10, l’éclairage du bateau s’éteint, l’Amoco Cadiz perd aussi sa radio. A 21h43, entre SOS et fusées de détresse, le pétrole commence insidieusement à se déverser dans la mer.
Le Simson, un remorqueur plus puissant qui aurait pu sauver l’Amoco Cadiz du naufrage, n’arrive sur les lieux qu’à 22h30. Les 44 membres d’équipage commencent à être hélitreuillés par des hélicoptères de la Marine nationale vers minuit. Le capitaine et un dernier officier abandonneront le navire vers 5 heures du matin .
Et la marée noire fut…
Le 17 mars, les côtes bretonnes se réveillent avec la gueule de bois. En pleine tempête, les autorités maritimes et pétrolières sont dépassées par l’ampleur du désastre. L’épave de l’Amoco Cadiz va se couper en deux et déverser sur les côtes bretonnes 220 000 tonnes de pétrole brut saoudien et iranien, auxquelles s’ajoutent 3 000 tonnes de fioul.
Le plan Polmar est déclenché dans la nuit. La Marine nationale mobilise plus de 4 500 hommes et 50 bateaux, qui seront épaulés par des sapeurs-pompiers et des volontaires de l’armée de terre. Tous les pays de la zone sont mis en alerte, de la Belgique à la Grande-Bretagne en passant par la Suède ou les Pays-Bas.
Pages : 12
Quelques oublis mais très bien raconté je valide !!