Portrait de l’artiste peintre Gilles Fraysse, que nous avons rencontré sur l’île sœur de Moorea, à quelques milles au nord-ouest de Tahiti, en Polynésie française.

Parti de métropole en 1995 pour “des climats plus exotiques”, Gilles Fraysse a parcouru les Antilles, l’Amérique du Sud et l’Asie avant de découvrir la Polynésie française.
“En 1999, j’ai fait un petit tour des bases nautiques et j’ai été employé à la pension Tepua, à Raiatea, comme guide touristique. Je me suis imprégné du mana du Taputapuatea, des senteurs de Taha’a et de la gentillesse de ses habitants”, explique cet homme de la mer que rien ne semblait prédestiner à la peinture.
Comme nombre d’artistes, c’est sur l’île sœur, et plus précisément à Maharepa, que celui-ci décide de s’installer. “Les voyages ouvrent l’esprit et nous apprennent l’humilité, les croquis habillent nos mots, les sourires se font couleurs. Peintre autodidacte, poète selon mes muses, Moorea est le déclic, j’effectue mes premières peintures d’après mes photos. Mes premiers supports, l’inflorescence de cocotier, je découvre les tableaux de sable.”

Un peintre face à l’océan

Inspiré, Gilles Fraysse prend de l’assurance… De l’île à la vahine ou de la vahine à l’île, il n’y a qu’un coup de pinceau. “Les femmes en général deviennent l’essentiel de mes peintures. Je les compare à une île déserte où tout est à découvrir. Je m’aventure, mes pinceaux glissent entre leurs courbes, subtiles délices sans malice… Je m’attarde sur leurs visages sans dévoiler leurs regards.”
Ces variations “aux frontières de l’imaginaire” sur la gent féminine pouvaient être découvertes par le public lors du dernier Festival des artistes à Tahiti. Certaines sont consultables sur le site pacific-gallery.com.
Pour visiter l’atelier de l’artiste, l’affaire se corse. L’amateur de belles toiles pourra en vain tourner indéfiniment autour de la petite île de Moorea, c’est face à l’océan que l’artiste a aménagé sa devanture. Ni plus ni moins qu’une simple pancarte adossée à quelques rochers à fleur de lagon.
Mieux vaut donc se prémunir d’un numéro de téléphone avant de découvrir que Gilles Fraysse a bien d’autres talents, notamment celui de vous tirer le portrait sur tableau de sable…

© Vivien Brochud