Lancôme, Armani, Gucci… Les plus grandes marques font appel à son talent ! Rencontre avec la photographe Florence Verrier qui, avec l’exposition « Miroir végétal », nous invite à un voyage inattendu dans son jardin imaginaire. 

Depuis les Beaux-arts, comment votre style a-t-il évolué ?
Florence Verrier : Les Beaux-arts m’ont donné une plus grande ouverture sur le monde des arts anciens et contemporains. J’ai alors expérimenté d’autres domaines que la photographie, comme la sérigraphie ou le dessin. J’ai découvert des peintres comme Francis Bacon, Picasso, Caravage, Fra Angelico. Mes influences photographiques vont d’Irving Penn à Ralph Gibson, en passant par Bernard Faucon, Bailly-Maitre-Grand ou Rinko Kawauchi. Je suis sensible à leur lumière, les matières photographiées, les compositions et les rêves qu’ils peuvent susciter.

Comment travaillez-vous avec des grandes marques ?
J’essaye de répondre aux besoins de l’image d’une marque en les transposant dans mon univers. Le travail commence souvent par une présentation de l’intention du client. A moi de leur proposer une méthode de réalisation et une retranscription inattendue. La photographie est toujours magique. On a toujours des surprises dues aux lumières ou à la mise en scène… jusqu’à la retouche.

“C’est dans les fleurs que j’ai trouvé mon Graal”

Comment s’est faite la rencontre avec le monde végétal ?
Petite, j’étais bercée par la lumière qui jouait dans les feuillages des platanes. J’ai grandi dans le sud de la France, au milieu des champs et de la nature. Photographe, j’ai toujours été attirée par les couleurs fortes, les matières « naturelles », les lumières dures marquant les ombres. Puis j’en suis venue aux transparences. Naturellement, j’ai essayé de trouver de la transparence dans ce qui nous entoure tout en gardant cette recherche de matière. Et c’est dans les fleurs que j’ai trouvé mon Graal. Tout est là : la transparence, la matière, la couleur.

A partir de la photographie d’une fleur, comment avez-vous créé cet effet de « miroir végétal » ?
Ce fut une rencontre fortuite. La première image fut un arum. Ce premier « miroir végétal » avait un point commun avec le visage humain. Une symétrie. J’ai alors cherché d’autres fleurs ayant cette même « construction ». C’est ainsi que de fleur en fleur, ce jardin a poussé, où chaque fleur révèle un nouveau visage.

Une fleur a-t-elle plus particulièrement votre préférence ?
Elles sont toutes intéressantes. J’aime particulièrement la pivoine pour sa transformation lente durant son épanouissement et l’arum pour son graphisme.

Florence Verrier AutoportraitL’actualité de l’artiste

Diplômée de l’Ecole des Arts appliquées de Vevey, en Suisse, Florence Verrier passe trois années à l’Ecole nationale supérieure des Beaux-Arts, à Paris, durant lesquelles elle s’initie à la sérigraphie et la scénographie. Photographe indépendante depuis 1993, ses expositions créent depuis l’événement et l’artiste est régulièrement sollicitée par des marques prestigieuses de cosmétiques et de haute couture.
Après une présence remarquée à la quatrième édition des Nuits photographiques de Pierrevert et lors des Itinéraires photographiques en Limousin, Florence Verrier exposait récemment « Miroir végétal » chez Hervé Gambs Paris, Luxury Home Fragrances & Coutures Flowers. Plus d’information sur le site officiel de l’artiste : www.florenceverrier.fr.

© Vivien Brochud