1996, Wandsworth, près de Londres. Quelque 500 personnes s’accaparent durant plusieurs mois un terrain en friche appartenant à la firme Guiness. Ils dénoncent “le mauvais usage criant du terrain urbain, le manque de logements abordables et la détérioration de l’environnement urbain”. Dans le même temps, à Copenhague, un millier de militants envahissent un quartier de la ville et transforment un terrain abandonné en jardin. L’opération est menée à bien en une seule nuit.
Partout dans le monde, le scénario se répète. Au Brésil, ce sont des milliers d’hectares de terres qui sont occupées et cultivées. En France, la résistance s’organise aussi avec l’association Rennes Jardin, la Guérilla Gardening de Paris, les Saprophytes de Lille ou les Robins des graines de Lyon. La Guérilla jardinière est déclarée ! Armés d’arrosoirs et de compost, les activistes ont pour objectif de prendre d’assaut un bout de terre urbain négligé, dont ils ne sont pas propriétaires, pour y faire pousser des plantes, des légumes ou des fleurs.
Si l’action se veut directe et non violente, elle est pourtant illicite. En vertu du code pénal, ces Guerrilla Gardeners pourraient être très lourdement condamnés. “La conséquence juridique d’une condamnation pourrait être terrible en terme d’image pour le système. En effet, en cas de condamnation, cela signifierait que faire pousser des plantes vivrières serait considéré comme une destruction. Cela en dirait long sur notre conception de l’espace et de la Nature”, indique le site Guérilla Gardening France.
“Semez pour résister !”
C’est sans doute pour cela que les pouvoirs publics affichent une discrète complaisance à l’égard de ces jardiniers dont le combat ne se solde pas en bain de sang mais s’attire au contraire les faveurs des citadins. « Nous n’avons jamais eu de problèmes avec la police ou les gens. C’est plutôt un étonnement, un questionnement puis un sourire approbateur que l’on perçoit rapidement. »
Il faut dire que l’arme de propagande n’est pas des plus menaçantes ! Nom de code : la bombe à graines, une petite boule composée de terreau, d’argile et de graines savamment mélangés pour permettre à une plante de pousser dans les meilleures conditions. Pour apprendre à la confectionner, la paysagiste britannique Josie Jeffery vient de publier un livre aux éditions Plume de carotte : Semez pour résister !
En théorie et après un cours de rattrapage sur l’histoire de la guérilla jardinière, l’auteur dresse le portrait d’une quarantaine de plantes à semer et dévoile le secret des recettes des précieuses “bombes” pour une dizaine d’entre elles. Car dans la pratique, il va falloir se familiariser avec le fameux “lancer de bombes à graines”, autrement appelé seedbombs. Une mission délicate qui permettra au final d’attirer des oiseaux, des abeilles, des coccinelles ou des papillons au cœur de nos villes en introduisant des espèces végétales décoratives et olfactives, culinaires ou curatives, surtout naturelles.
Plus d’information sur les réseaux sociaux de Guérilla Gardening France
Bonne initiative pour replacer la nature au milieu de la ville. Cette action n’est pas assez connue, c’est dommage !
Moi je trouve cette action complètement normale et utile. Incroyable que ce soit interdit !!!
Le concept est vraiment intéressant. Je ne connaissais pas, merci.
Les mots de guérilla jardinière peuvent faire très agressifs mais rappelons qu’il s’agit d’un mouvement pacifiste dont l’objectif est de réintroduire la nature et les fleurs dans nos espaces urbains. Et il y a du boulot !!
La guerilla gardening est un acte éco-militant qui consiste à reverdir les centres villes. Rejoignez-nous sur le site officiel 😉
Allez-y les gars, on vous soutient à fond !
Heureusement que les flics n’interviennent pas contre ces jardiniers, leur combat est d’utilité publique. En revanche, ils devraient verbaliser ces connards d’automobilistes qui s’expriment à coups de klaxon et nous cassent la tête à longueur de journée!!
dire que fleurir la ville peut donner une amende ca tourne pas rond !!