Annabelle, fille de Nicolle Tessier et de l’acteur et chanteur Marcel Mouloudji, dont elle est la deuxième enfant, est née le 26 juillet 1967. Elle vit à Paris avec son compagnon David et leurs deux fils.

Après avoir brillé dans le domaine de la danse, sa carrière débute au cinéma en 1984 dans Un été d’enfer, aux côtés de Thierry Lhermitte, Véronique Jannot et Corynne Charby. Mais le grand public la découvre véritablement à la rentrée 1987. Au mois de septembre, le TOP 50 tombe simultanément sous le charme de trois nouvelles artistes de talent : Vanessa Paradis avec Joe te Taxi, Patricia Kaas avec Mademoiselle chante le blues et Annabelle, avec la chanson Fuis, Lawrence d’Arabie, qui atteindra la 12e place des meilleures ventes de disques en France.
L’année suivante, la chanteuse renoue avec le succès avec Casanova Solo, son deuxième titre. Fait rare à l’époque, ses clips vidéo sont tournés comme des films grand écran. Le troisième et très osé Impunément, sera d’ailleurs censuré.
Son producteur n’est autre que Claude Carrère qui, après avoir bâti son empire et sa fortune sur les épaules de Sheila (puis avoir en vain tenté de renouveler l’exploit avec Karen Cheryl), croit avoir enfin déniché son nouvel oiseau rare. Comme ses aînées, Annabelle est une artiste complète : elle chante, elle danse et assure le show comme la comédie. On la retrouve ainsi simultanément sur un disque au profit des enfants du Liban, dans une comédie musicale, au cinéma ou dans une série télévisée américaine.

Une carrière impunément discrète, personnelle et décalée

Au début de la décennie 90, Annabelle réalise pourtant que la variété n’est pas sa vocation et décide de se consacrer à l’une de ses passions : le jazz. Au grand damne de ses fans, elle quitte la France pour les Etats-Unis. Pendant deux ans, elle apprend auprès des meilleurs artistes de jazz américain. Après de nombreuses représentations à New York, elle intègre le Sunset Jazz Club de Paris en 1996, puis le Quartet en 1999. Elle écume alors les festivals aux côtés des plus grandes, Nina Simone ou Tania Maria.
Alors que de nombreux ex-chanteurs des années 80 tentent désespérément des retours souvent inattendus, Annabelle a depuis bien longtemps quitté le show-biz pour une carrière délibérément discrète, personnelle et décalée.
Dès lors, la qualité et le caractère priment sur la popularité. En 2000, c’est un magnifique album de contes pour enfants. L’année suivante, elle collabore au Nuage d’Ethiopie de Bruno Blum. On la retrouve encore dans Bonne Nouvelle Louisiane, comédie musicale d’un nouveau genre.
Après avoir préfacé un ouvrage dédié à son père, Annabelle publie en 2011 La P’tite Coquelicot aux éditions Calmann-Levy. Un ouvrage biographique à l’image de l’artiste et sa carrière, pudique, sincère et résolument vivante.